| | Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» | |
| | Auteur | Message |
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mjo
Messages : 4301 Date d'inscription : 18/08/2011
| Sujet: Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» Ven 30 Sep - 14:08 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]hier soir, comme d'ab je suis tombée sur le spy Boris Cyrulnik qui expliquait le premier rapport officiel sur le suicide des 5-12 ans. et ecrit un livre. « Quand un enfant se donne la mort », publié par ailleurs chez Odile Jacob. j'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi si petit on peut en arriver là ! « Commandé en février par la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, au psychiatre Boris Cyrulnik, le rapport sur le suicide des jeunes enfants* — 5 à 12 ans — est rendu public aujourd’hui. Selon le spécialiste, ces drames sont évitables à condition que l’enfant soit bien entouré. Quel est le principal enseignement de votre rapport ? Boris Cyrulnik. Le suicide chez l’enfant de moins de 12 ans est un phénomène sous-estimé et en augmentation. Un document remis aujourd’hui au secrétariat d’Etat à la Jeunesse. Officiellement, il y en a une quarantaine par an. Mais si l’on ajoute les accidents non accidentels, qui sont en fait des suicides, on arrive à une centaine chaque année, ce qui est énorme. Que voulez-vous dire par « accidents non accidentels » ?C’est par exemple l’enfant qui se jette subitement sous les roues d’une voiture. L’entourage attribue ce geste à un moment d’inattention ou à une mauvaise évaluation du danger alors que l’enfant savait très bien ce qu’il faisait. Comment expliquez-vous cette hausse ?L’origine du suicide chez l’enfant jeune est multifactoriel : biologique, psychologique et social. Un seul facteur ne suffit pas à expliquer le passage à l’acte. D’un point de vue biologique, certains enfants sont de petits transporteurs de sérotonine. Un bébé isolé sensoriellement dans le ventre de sa mère — parce que celle-ci vit des choses difficiles — ou au début de sa vie stimulera moins ses neurones préfrontaux, ceux qui fabriquent de la sérotonine. Cela donne des enfants très émotifs qui peuvent faire de grands artistes, mais qui seront aussi plus sensibles aux aléas de la vie. Cela n’explique pas la hausse…C’est là qu’intervient le facteur social. Ces aspects, biologiques et relationnels, sont tout à fait rattrapables. C’est ce qu’on appelle la résilience. D’un point de vue biologique, si on s’occupe du bébé et de la mère, les fonctions reprennent. Mais pour cela, il faut qu’ils soient suffisamment entourés. Or nous vivons dans une société où ce que j’appelle le « village social » a disparu. On vit de plus en plus seul et cette nouvelle solitude est un élément essentiel pour expliquer le suicide. Toutefois, ce n’est pas le seul. Je le répète, il n’y a pas qu’une seule cause au suicide des enfants. Parfois, tout est réuni et rien ne se passe. Et parfois, il suffit d’une pichenette — une remarque, une punition à l’école — pour que l’enfant passe à l’acte. N’est-ce pas un peu culpabilisant pour les parents solos ou ceux qui n’ont pas la chance d’être entourés ?C’est une critique que j’entends à chaque fois que j’expose mes théories sur l’attachement. Elisabeth Badinter, par exemple, me l’a faite et c’est un contresens. Grâce au village social, il n’y a plus un seul et unique responsable. Il consiste en de multiples attachements qui peuvent être familiaux mais pas seulement. Cela peut être les grands-parents, mais aussi les enseignants, les amis, les voisins, etc. Il faut que l’enfant puisse avoir des figures sécurisantes auxquelles s’attacher en cas de problème et qu’il puisse opérer la résilience. A quoi pense un enfant de 5 ans qui se donne la mort ?Il ne pense pas qu’il va mourir. Il n’a pas la notion adulte de la mort. Ce qu’il cherche, c’est l’immobilité, le temps que les choses s’arrangent. Que propose votre rapport ?La prévention passe par des changements profonds au niveau de la naissance, de l’école, de la famille et de la culture. Pour éviter les éventuelles carences sensorielles du bébé, il faut allonger le congé maternité et paternité. Je préconise de développer les métiers de la petite enfance et les crèches. Il faut aussi améliorer le sort des enfants abandonnés, faire en sorte qu’ils ne changent pas constamment de bras. De son côté, l’école peut être une machine à stigmatiser. Je suis opposé à la notation des tout-petits et à l’orientation précoce. Une expérience a été faite dans le nord du Japon, pays qui a connu une forte vague de suicides d’enfants. Une partie des municipalités a décidé de consacrer davantage d’heures au sport et aux loisirs, l’autre a refusé. Bilan dix ans plus tard : les premières ont fortement diminué leur taux de suicide. le Parisien. | |
| | | mjo
Messages : 4301 Date d'inscription : 18/08/2011
| Sujet: Re: Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» Ven 30 Sep - 14:14 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Stéphane Clerget est pédopsychiatre, auteur de «Le Pédopsy de poche» (éditions Marabout). «Il ne faut pas hésiter à parler de la mort aux enfants» > Le malaise des enfants s’est-il aggravé dans nos sociétés contemporaines ? Il prend des formes différentes. Certaines causes de malaise sont moins présentes et de nouveaux facteurs susceptibles de provoquer des malaises chez les enfants et les adolescents sont apparus. Parmi eux, la pression scolaire est une grande cause de stress chez les enfants. >> Le suicide chez les enfants est-il sous-estimé ? Oui, je le dis depuis longtemps. Il est sous-estimé dans la mesure où certains comportements à risques et accidents sont sous-tendus par des idées suicidaires. Le fait qu’un enfant ait souvent des accidents est un facteur de risque de suicide et doit interpeller les parents car ce n’est pas normal. >> Est-il normal qu’un enfant pense à la mort ? Il est normal de poser des questions sur la mort, notamment à 5-6 ans et à 11-12 ans. Mais il est pathologique d’avoir envie de mourir. Un enfant qui exprime son envie de mourir ou dit, par exemple, qu’il a « envie de rejoindre son grand-père », doit être considéré comme un signe alarmant. >> Quand doit-on s’inquiéter ? Quand un enfant est souvent malade, prend des risques, a souvent des accidents et, surtout, quand il est déprimé. Chez l’ado, le suicide peut intervenir de manière impulsive mais chez l’enfant c’est quand il est déprimé. Les enfants déprimés ont l’air triste, sont parfois agressifs, impulsifs et agités, ont des troubles du sommeil, des difficultés scolaires. Ils ont souvent du mal à régler leurs problèmes autrement que par l’action. >> Quels conseils pour les parents ? D’une manière générale, il ne faut pas hésiter à questionner son enfant. Lui demander s’il est malheureux, s’il a parfois envie de mourir. Il faut aussi parler de la mort, car les enfants aujourd’hui sont confrontés à la mort fictionnelle (ils voient une dizaine de morts à la télé par semaine), mais jamais aux morts réels. Autrefois, ils assistaient aux veillées funèbres et savaient que la mort était irréversible. Il ne faut donc pas hésiter à les associer aux rituels comme les enterrements. Propos recueillis à Paris | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» Ven 30 Sep - 14:41 | |
| C'est un phénomène terrible, imaginer qu'un enfant si petit veuille mourir et qu'il puisse passer à l'acte, même si parfois il n'a pas la notion des conséquences que cela peut avoir Il est vrai que si nous sommes de plus en plus nombreux sur terre, nous sommes de plus en plus seuls, chacun dans nos coins Nous n'avons jamais eu autant de moyen de communication et ne nous sommes jamais autant isolés, quel paradoxe ! |
| | | Sylvie Admin
Messages : 10436 Date d'inscription : 17/08/2011 Age : 53 Localisation : Belgique Humeur : plutôt positive :o)
| Sujet: Re: Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» Ven 30 Sep - 18:06 | |
| Merci Mjo pour cet article. - Citation :
- Il est vrai que si nous sommes de plus en plus nombreux sur terre, nous sommes de plus en plus seuls, chacun dans nos coins
Nous n'avons jamais eu autant de moyen de communication et ne nous sommes jamais autant isolés, quel paradoxe !
Je suis tout à fait d'accord avec toi Manaé.... | |
| | | schumarette
Messages : 42 Date d'inscription : 30/09/2011 Age : 62 Localisation : Canada
| Sujet: Re: Le suicide des enfants, «un phénomène sous-estimé» Sam 1 Oct - 19:52 | |
| Je trouve ce phénomène complètement dingue. Mais comme tu le dis manae, aujourd'hui, les enfants ont tout pour communiquer entre eux, sauf que nous, à notre époque, nous étions réellement ensemble. Vu que les jouets étaient rares (et chers pour les parents) hé bien on allait jouer dehors au chat, à cache-cache, aux cow-boys et aux indiens ( ) etc... bref, on partageait pleins de choses. Aujourd'hui, c'est presque tout par MSN, FB, etc... Finalement, ils ont pleins d'amis... mais sont tout seul... C'est triste ! | |
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