Hé bé...ça fait pas envie....
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«Perles de la Croatie». C’est ainsi que s’appelle le circuit dont rêvait Françoise Zuber depuis plusieurs semaines. Un voyage organisé d’une semaine à la découverte des magnifiques côtes croates. Mais c’est en cellule, sans passer par la case plage, que cette retraitée de Bernex s’est retrouvée, bien malgré elle, à son arrivée à Split. Le voyage de cette fringante Bernésienne de 77 ans a viré au cauchemar. «J’ai passé la douane à Kloten sans problème, raconte Françoise Zuber, encore chamboulée par son affreux week-end de Pentecôte. Arrivée à Split, la police m’a fait sortir de la file, a pris mes papiers, avant de m’emmener, avec mes bagages. Je ne comprenais pas, on ne me disait rien.»
«Personne ne m’écoutait»
Les douaniers lui expliquent ensuite que sa carte d’identité est déclarée volée depuis 2007. Surprise, Françoise Zuber assure qu’il y a erreur et que ce sont bien ses papiers d’identité. La photo est explicite. «Mais personne ne m’écoutait. J’ai essayé en allemand, en anglais et en français, mais on ne me répondait pas. J’étais en infraction, j’avais tort, un point c’est tout.»
Seule dans une pièce fermée, elle appelle l’agence à Split, des amis à Genève, son fils à Bâle. «Heureusement, j’avais deux téléphones portables.» Depuis la Suisse, sa famille contacte les aéroports de Zurich et Genève, où on lui répond que la carte d’identité est valable. «Les affaires étrangères ont dit à mon fils qu’ils ne pouvaient rien faire non plus, poursuit la septuagénaire. Même le délégué de l’ambassade suisse n’a pas pu intervenir.» Epuisée, la Suissesse peine à traîner ses valises, malgré une santé exceptionnelle. En soirée, elle est à nouveau enfermée, seule, sans explication, dans une pièce froide, avec pour seule compagnie des chaises en métal. «J’étais debout depuis 5 h, mais je n’ai pas fermé l’œil.» Le lendemain, on lui propose un vol pour Zagreb à 300 francs avant un retour à Zurich.
Telle une criminelle
Telle une criminelle, elle se voit accompagnée par la police dans l’avion. Même scénario à Zagreb, où le policier qui l’accompagne finit par disparaître avec sa carte d’identité. «Une fois dans l’avion, j’ai presque pleuré, tellement je n’en pouvais plus.» Arrivée à Zurich, elle n’est pas au bout de ses peines. La police lui permet l’entrée en Suisse, mais la laisse ensuite se débrouiller pour trouver l’agence Kuoni chez qui elle avait réservé son voyage. «J’ai erré dans la gare avec mes bagages pour m’entendre dire que je pouvais prendre un vol pour Genève, à mes frais et que Kuoni n’assumait aucune responsabilité pour les problèmes de papiers d’identité ou de refoulement d’un pays.»
C’est finalement en train qu’elle regagne seule son domicile de Bernex, un lundi de Pentecôte dont elle se souviendra. «Je ne fais plus de cauchemars depuis deux jours. Mais j’ai eu très peur et je ne suis pas sûre de repartir de sitôt.» Depuis son retour, Françoise Zuber a appris par la police bâloise que sa carte d’identité est effectivement signalée volée en 2007 sur Interpol. Ce qui reste un mystère. «Je ne l’ai jamais perdue et surtout j’ai voyagé sans aucun souci en Tunisie, en Turquie et en Europe depuis 2004 avec cette carte, valable jusqu’en 2014.»
A l’ambassade de Croatie à Berne, on explique que les douaniers ont agi conformément aux règles internationales. «Ce qui est arrivé à cette dame est navrant, regrette une responsable. Mais lorsqu’une pièce d’identité est déclarée volée par Interpol, les douaniers doivent interpeller son possesseur. Je ne comprends toutefois pas pourquoi l’ambassade suisse n’a pas aidé cette dame.»
(TDG)
Créé: 06.06.2012, 07h17