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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Bonjour à tous,
aujourd'hui un blog pour tous les rêveurs devenus des pros de l'attente...
Le thème du jour : tous ces rêves qu'on reporte à demain.
Je voudrais m'inviter quelques instants là, au coin de votre écran, pour une papote anodine, tissée de quelques bonnes intentions et d'un ou deux cartons de bons gros rêves. Des rêves nous en avons tous dans les placards, mais combien de nos rêves sont réellement "actifs" ? Un rêve inactif est un rêve qui pionce dans son carton. C'est un rêve qu'on ressort à l'occasion d'une discussion entre amis ou voisins sur le thème "oh, moi, si je pouvais, j'irai faire la route 66 en moto !". Mais à part alimenter notre sensation d'être "loin du compte", ces rêves sont inactifs, et retournent vite fait dans leur carton une fois exhibés de la sorte.
A ce stade du commentaire, déjà, les "pros du rêve encartonnés" devraient sentir un début de frémissement. Parce qu'ils sont outillés, les pros du rêve encartonné ! Oh ça oui ! Super outillés, non pas pour rendre leur rêve réel, mais pour expliquer-justifier-démontrer commment la vie (cette chienne de vie !) les empêche de réaliser leur rêve, bâton dans les roues à l'appui. Et l'argument massue souvent (quoique pas toujours) c'est l'argent, ou encore "l'autre".
"Ben oui, moi mon rêve c'est de vivre à deux et ch'uis toute seule depuis 15 ans !!!"
"Facile de dire ça hein, moi mon rêve c'est de me barrer à Tahiti mais je vis de quoi là-bas ? Faut bien de l'argent pour vivre ! Tout le monde sait ça !"
Voilà. Ne vous donnez pas la peine, amis pros du rêve encartonné, je l'ai fait pour vous. La ritournelle, je la connais autant que vous, j'y retombe régulièrement.
Sauf que. Celui qui voit un problème et ne met rien en oeuvre pour le résoudre fait partie intégrante du problème, disent les indiens. Et le coup du rêve qui dort au fond d'un carton a bien des choses à nous dire, vous pouvez me croire !
Pour commencer, un rêve qu'on a mis sur pause (pour plein d'excellentes raisons n'est-ce pas !) est un rêve qui cache quelque chose. Soit il est mal formulé (et ça nous arrange bien de le saboter parce que s'il était livré tel quel on serait, en fait, bien ennuyé), soit il est trop précis, soit il nous met face à certaines choses que nous n'avons pas vraiment envie de travailler au fond de nous...
Vous voulez un exemple ? Ouaip, évidemment que vous en voulez un. Il y a à peu près un an de cela, j'ai réalisé que je recommençais à m'ennuyer ferme dans ma vie. Je suis une éclectique, une enthousiaste et j'apprends vite. Ma vie a besoin d'un mouvement constant vers du neuf, de l'expansion, sous quelque forme que ce soit. Or, depuis 2007 j'ai réalisé un virage personnel de grande ampleur : changement de région, reconversion, formation intensive, ouverture de mon cabinet, développement de mes aptitudes pour ce métier, etc. Ceux qui viennent me voir le savent bien : je m'amuse dans ce job (qui n'en est pas un, puisque je m'y amuse, justement !). Je prends beaucoup de plaisir et de joie à faire ce que je fais, quand bien même je vois toute la journée des gens qui arrivent en vrac, parfois pleurent, etc.
Alors quand j'ai senti l'ennui se pointer de nouveau, je me suis posée, avec papier et crayon, et j'ai travaillé avec mes outils intuitifs façon "brainstorming". J'avais besoin, pour commencer, d'y voir plus clair sur mes besoins de fond. Quels besoins n'étaient pas couverts dans ma vie à l'instant présent ? J'ai été créative, utilisant la kinésio, des tirages de cartes, des livres ouverts au hasard... et j'ai posé sur une feuille ce qui venait. Au final, j'ai abouti à cette formulation "j'ai besoin de déployer mon activité professionnelle vers de nouvelles voies". Bon. Ceci étant dit, je me suis trouvée un peu "à sec". Alors j'ai procédé en me laissant le temps d'infuser, demandant cependant à ma sagesse de me donner des pistes concrètes. Cela se déroulait courant juillet 2011. Fin août 2011, je lançais à l'édition mes plaquettes de stage, réservait une salle au Couvent de l'Orée pour avril 2012 et novembre 2012, et achevait ainsi un mois de créativité intense et passionnée.
Mais le chemin ne faisait que commencer. Je m'étais "mise en marche" vers le changement...les résistances n'ont pas tardé à se manifester. J'ai poursuivi en communiquant sur ces stages, largement, et plus je le faisais plus je sentais la peur dans le ventre. Alors, seulement alors, le "vrai travail" pour réaliser ce rêve a commencé. Mois après mois, patiemment, j'ai repris contact avec ma sagesse en demandant : "qu'est-ce qui en moi bloque encore la réalisation de ces stages ?"
Oh, bien sûr j'aurais pu considérer qu'une fois lancées les infos j'avais fait "ma part" et que l'univers s'occupait du reste. Oui, ça fonctionne ainsi...mais si l'énergie qui émane du rêveur n'est pas nickel, claire comme de l'eau de roche, alors le message envoyé en continu à l'univers est brouillé. Ainsi, quand les premiers inscrits à mes stages se sont manifestés, j'ai eu à travailler la peur de l'abondance financière. Ne rigolez pas trop vite : la plupart d'entre nous est sacrément concernée par ce thème ! On croit qu'on est ouvert à l'argent et quand la vie s'organise pour nous en amener, on rétropédale de manière presque inexplicable. Ensuite, je savais que j'avais besoin d'un certain nombre de stagiaires pour que le stage soit "validé". Et bizarrement, pendant plusieurs mois les inscriptions ont stagné "juste en-dessous du seuil de validation".
Retour à la case "papier et crayon". Et en me regardant avec honnêteté, j'ai trouvé au fond du coeur la peur d'y aller. La peur d'être ainsi exposée, de me louper, de ne pas être à la hauteur, j'en passe et des meilleures. Plein de vieilles mémoires sont remontées ainsi au fil des mois, et ce qui n'était qu'un rêve pour me sortir de la torpeur de l'ennui m'a mis face à toutes mes fuites, mes retraites, mes planques savemment orchestrées, mes ermitages divers et variés... Il m'a fallu choisir, malgré les peurs (ou plutôt avec, en utilisant le point zéro) si je voulais VRAIMENT y aller. Et j'ai décidé que je tentais "au moins une fois", et que j'aviserai après. J'ai accepté aussi, il va de soi, que ces stages pouvaient ne pas avoir lieu (en veillant à ne pas transformer cette acceptation en "et ça m'arrangerait bien"...)
Aujourd'hui, j'ai derrière moi un premier stage réussi, et deux autres qui se profilent cette année, et d'autres encore l'année prochaine. Mon activité s'est ouverte aussi avec mes bulletins intuitifs (même démarche ayant brassé d'autres sujets en moi), avec l'écriture d'un livre (qui va et vient côté inspiration, mais totalise déjà quelques 200 pages....), un nouveau site web professionnel...
Aujourd'hui, chaque matin j'ai le choix de tourner mon coeur vers l'une des cases "activités en cours de déploiement", et de suivre l'inspiration.
Vous le voyez, suivre un rêve, quel qu'il soit n'est jamais impossible. Ce qui nous paraît insurmontable extérieurement vient en fait de freins intérieurs. Toujours. Quand j'ai émis le souhait d'avoir une maison "chauffée avec une chaudière à pellets, moderne, plutôt que de devoir allumer le feu tous les matins dans la cheminée", j'ai ajouté dans ma demande à l'univers : "et j'ai besoin d'un financement, même si je ne sais pas comment". Une donation dans la famille, inopinée, est venu apporter l'exacte somme à ce projet, que nous avions commencé à préparer comme si le reste allait suivre : devis, renseignements, faisabilité, etc. Et cet hiver nous avons bénéficié d'une douce chaleur constante, avec feux de cheminée le soir mais "juste pour le plaisir"... ;-)
Alors, amis pros du rêve encartonné, je vous propose de laisser tomber toutes les excuses à 100 € que vous avez l'habitude de sortir en parapluie, et pour une fois, d'être juste honnêtes avec vous-même : regardez dans le coeur, au fond de vous, ce qui est en travers de votre chemin, et dépassez-le. C'est ici que commence le véritable courage. Et cela se passe entre soi et soi.
Pour aller plus loin et vous situer :
=> Avez-vous UN rêve en particulier qui ressemble furieusement à ces "rêves encartonnés" évoqués ici ? A la lecture de ce blog, qu'avez-vous envie de faire ? Quel petit pas supplémentaire pourriez-vous poser dès maintenant ?
=> Comment seriez-vous prêt à vous aider vous-même ou à vous faire aider pour que ce rêve devienne réalité ? Coaching, kinésiologie, discussion-brainstorming entre amis, communiquer dessus, autre ? A cette seule idée de "sortir du vestiaire", que se passe-t-il en vous ?
=> Quels sont vos excuses habituelles pour justifier que cela ne soit toujours pas réalisé ? Quels freins se cachent derrière ces excuses ? Quelles peurs ?
En guise de conclusion :
Notre belle société nous apprend, tout petit, qu'il y a des "voies à emprunter". Et quand s'invite le temps des rêves, qui lui se moque bien des "voies licites", nous pouvons nous trouver confronter à la peur de "transgresser". Réaliser un rêve, aussi petit soit-il, est une manière de mieux se connaître en quittant les rails. Mais pour rien au monde je ne voudrais désormais d'une vie qui "ressemble à ce qu'on attendait pour moi". Je suis riche d'avoir quitté les rails, et inventé une vie "à ma façon". Et je suis plus confiante aussi d'avoir réussi plusieurs fois... Je sais qu'aucun de mes futurs rêves, s'il provient des profondeurs de ma sagesse, ne sera irréalisable. Car l'important est moins dans le résultat que dans le chemin qui nous en apprend davantage sur nous-même.
Gaëlle